"Tour de l’Andorre en relais RONDA DELS CIMS
Que d’incertitudes au début de cette aventure ! Qui
allait faire quoi ? 4 parcours à se partager. Nath se positionne pour la
nuit, soit le 2ème relais, le + gros d+, Cyril voudrait rentrer chez lui au plus tôt, il choisit le 1er relais. Le +
gros dénivelé négatif pour le 4ème,
ce sera pour moi avec un + petit d+, et Lolo est partant pour le 3ème. En théorie, il
débute la nuit, peut-être vers 4h le samedi ?
Le départ est donné le vendredi 10h pour les relais. Les
coureurs solo sont partis 2 heures avant.
Nous passerons notre séjour à regarder la montre, faire des
évaluations sur les possibles heures des différents relais sur la base de nos
estimations et des horaires de passages données sur le site de la course et
nous aurons toujours faux. Quand manger, quand dormir, quand partir chercher le
relayeur pour le remplacer par un autre ?
Journée de vendredi :
On accompagne Cyril sur le départ. Petite visite d’Ordino, courses
alimentaires, repas, sieste, aller voir Cyril à la station de ski d’Arcalis, il arrive le moral au fond des
chaussettes, il fait froid, il a couru seul le + souvent, repart quand même. En route vers Arinsal avec Lolo pour accompagner
Nath au refuge du Pla de l’Estany, point de relais à une heure de montée. Mise en jambes pour nous. Attente à nouveau
dans le froid et départ de Nath à 20h, elle aura moins de course de jour que
prévu, ascension bien abrupte pour
commencer et redescente pour nous pour retrouver la voiture et rentrer à notre
appart dans la vallée voisine à 21h30 pour préparer les pâtes du repas du soir.
4 paquets pour les 2 jours y passeront ! Coucher tardif après que les
garçons aient fait leurs prévisions pour le départ très matinal de Lolo. Je lui
laisse raconter son départ catastrophe, les pâtes aux lardons avalées à la
vitesse de la lumière autour de 4h alors qu’il a fait une erreur de lecture des
temps de passage, ce qui lui vaudra 3h d’attente à Coma Bella avec Cyril, au
sud de la Principauté, pour son relais. Je tâche de me rendormir péniblement
jusqu’au retour de Nath peu avant 9h, épuisée. Douche et lit sans attendre. La
terre peut trembler.
Tous mes plans sont à revoir : d’un possible départ à
13h, je passe à 16h. Lolo a dit : je mettrai 8h, promis. Ca me laissera le temps d’une dernière sieste
, il faut positiver même si mes jambes fourmillent. Le temps est superbe et
j’espère en profiter au maximum avant la nuit.
Dernier repas-pâtes : après la bolognaise de Nath, une
carbonara mode Lolo, voici les pâtes au thon-maïs de Cyril. Nous n’avons pas la possibilité d’aller
soutenir Lolo en cours de parcours car il est trop loin. Encore des
interrogations à la Pablo pour savoir ce que je vais prendre/mettre ou pas.
Cyril se moque. Je commence à stresser.
Les temps de passage ne sont pas affichés, nous partons donc pour arriver à
17h, tous les chronos prévus ayant été revus à la hausse.
Pas de la Case : lieu de prise de relais. Ouf, il n’est pas encore arrivé. On s’étale au
soleil pour papoter . Et on attend. 17h30, 18h, 18h15, le voili enfin,
désolé d’avoir eu mal au ventre et de n’avoir pas pu donner le meilleur de
lui-même sauf un rendu à la terre Andorrane qui ne l’a soulagé qu’en fin de
parcours. Encore mangé trop de bonbons.
18h30 Je pars pour une partie descente/plat/faux/plat, mais
même là rien n’est simple, sol marécageux, buissonneux, herbes hautes qui
cachent les balises, pas de chemin. Les 800m de d+ qui suivent se feront avec
un fort vent de face. En haut, 20h superbe panorama, les bénévoles sont à
l’abri sous la tente. Belle ligne de crête à longer avant de redescendre sur 4
lacs en escalier, réel plaisir, photos, j’entends un sifflement, je vois enfin
la marmotte sur 2 pattes qui me regarde, elle ne bougera pas d’un poil à mon
passage, on se connaît ? Je plonge vers le ruisseau en cascade aussi,
entouré de rochers et d’un parterre de mille fleurs multicolores. Magique. Je
continue à doubler des coureurs de l’épreuve solo qui ont + 130 kms dans les jambes. Quelques mots au
passage. L’allure est lente mais
régulière, aucune grimace sur le
visage. Ravitaillement dans la vallée
avant encore 800m de montée, agréable en bas, encore un lac au milieu sous un
ciel sombre car le soleil a changé de
territoire. L’ascension se terminera dans les nuages poussés par un
vent fort, on s’habille et on maintient le rythme pour passer le pic avant la
nuit sur ce terrain difficile. Frontale en haut de descente, on n’y voit plus
très bien car des vagues de brouillard +/-dense se succèdent sur les
éboulis. La nuit profonde est bientôt
là, les balises au ras du sol sont parfois cachées par les rochers et il faut balayer le terrain avec la frontale
pour se repérer ou trouver la suite du sentier.
Bonne soupe au refuge de Cabana Sorda. Je retrouve parfois
des coureurs du Mitic, course de 112 kms avec 9700d+, je suis étonnée de voir
qu’après presque 90 kms et +9000m, ils montent régulièrement, le pas sûr et
ajusté, à l’économie, dans le silence et la sérénité. Ceux-là arriveront
environ à la 20/30ème place. Je passe aussi la 2è ou 3è fille de la
ronda solo, jeune blonde un peu plus lente mais le pas assurée elle aussi,
impressionnante, elle marche seule, à son rythme.
J’enjambe enfin la dernière crête balayée par le vent à 23h30
pour une descente de 16 kms. Pas possible d’aller à une allure régulière car la
végétation succède aux cailloux pour freiner ou cacher le sentier et les
pierres qui l’encombrent, jai à la main ma 2ème petite frontale. Mais
c’est plaisant quand même de se lâcher. Dernier refuge/ravito. La plongée dans
la vallée est longue mais les odeurs de
la nuit, le silence et les étoiles qui apparaissent font que je continue à savourer
pleinement cette course.
Je pense à mes coéquipiers qui dorment et que je dois prévenir à l’approche de notre
appart au village de Llorts par où je passe. Il me restera ensuite 6 km faciles
avant Ordino. J’appelle Nath qui ne comprend pas que je suis tout près. Elle
avait prévu une arrivée vers 4h, vu les antécédents, et je prévois 2h.
Elle m’appellera 10mn + tard une 2ème fois pour
bien comprendre et réveiller Lolo et Cyril pour m’attendre à l’arrivée. Ils
dorment bien et j’arriverai avant eux à Ordino à 1h49.
Je découvre le nouveau fond de teint de Lolo qui vaut tous
les 1er bronzages de saison à Lacanau. Nous passons au repas pâtes
sous la tente tous ensemble pour un mini réveillon de milieu de nuit et un débriefing
dans l’allégresse.
Andorre est superbe, ses trails sont une spécialité à découvrir et à
déguster, dans tous les sens .
L'album photo ici
Félicitations à vous 4 c'est une très belle performance vu les embûches rencontrées....vous avez fait une bonne préparation pour les échéances à venir!Reposez vous bien et bravo pour le CRon a presque l'impression d'y être sur cette ballade....
RépondreSupprimerBonne récup!
Gaby
Bravo à vous 4, ce fût passionnant de vous suivre sur le site et d'avoir les info de coachette sur FB. Cela avait l'air vraiment costaud ! Un jour peut-être ...
RépondreSupprimerBonne récup' à vous quatre et à bientôt dans les pelotons (au vignemal dans 15 jours ?)
Merci Gaby, merci Ronan. Oui, une aventure à 4, qui bien que difficile à gérer notamment à cause du suivi défaillant, nous a bien convaincu encore une fois des compétitions en équipe. Malheureusement, ils arrêtent cette version l'an prochain. Mais nous sommes sur les rangs pour le 24h Grand Brassac, prêts à refaire une équipe, et je pense que nous serons beaucoup d'équipes du club, et Ronan, si ça te dit, pourquoi ne pas intégrer une des nôtres. Le 24h en équipe à Léognan était une belle aventure aussi. Pour le Vignemale, tu verras nos crewers, ils sont une bonne dizaine dont Lolo, Momo, Chantal, patrice, Jamain, gégé, une bonne partie que tu as vu à l'Euskal.
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