mercredi 25 juillet 2012

Le Vignemale vu par Jérôme

Après tant de petits soucis tendineux, Jérôme a enfin pu s'exprimer totalement sur le trail du Vignemale où il a d'ailleurs fait une super perf, pas moins de Patrick Darche, notre Graal à tous. Voici son récit :



"11 coureurs de la crew étaient engagés sur la course du Petit Vignemale ce week-end à Cauterets. Même si certains avaient déjà démontré leur aptitude à crapahuter dans les sentiers escarpés et capitalisaient déjà une certaine expérience, pour la plupart d'entre nous, cette course constituait une « première » (première course de montagne, première ascension à plus de 3000 mètres, premiers pierriers...) : autant dire que nous étions tous dans nos petits souliers sur la ligne de départ!
Au final, ce fût une expérience magnifique mais dure, en particulier en raison de l'abondance de cailloux, pierres et autres rocs qui poussent plus efficacement que les champignons sur les pentes du Vignemale. 
Vendredi après-midi, nous voilà donc partis de Bordeaux, en ordre dispersé selon les emplois du temps de chacun. Nous nous retrouvons tous directement au pied de la montagne, au « Petit refuge » qui deviendra notre QG de campagne le temps du week-end. Notre veillée d'armes débute par un repas pantagruélique de salades de pâtes (bien organisés, nous avions chacun amené une salade pour 10 !). Patrick nous donne une leçon de diététique que certains s’empresseront de suivre prochainement : salade de pâtes, salade de pâtes, salade de pâtes, salade de pâtes, gâteau de semoule, riz au lait, tarte à l'abricot...bière, vin rouge (mais où met-il tout ça?).
22H30, après avoir préparé nos sacs, bidons, camels et bâtons, nous voilà prêts pour le dodo … Manu, victime d'un lâche attentat aux lattes de lit défaillantes manque de se tuer en passant au travers de sa couchette : une fois allongé, il ne bougera plus de la nuit de peur de se retrouver par terre ! Samedi 5H30 – 6H / lever dans le calme, toujours en ordre dispersé.  Plus ou moins embrumés, nous nous préparons : pansements pour prévenir les ampoules, strapping … tee-shirt manches longues ? manches courtes ?  coupe-vent ? bâtons ? 7H : on retrouve tout le monde devant l'office de tourisme. Plusieurs « spécialistes » locaux sont déjà en train de s'échauffer. Nous décidons tous que 45 km nous laisse largement le temps de nous échauffer tranquillement au départ ! 7H15 : briefing, traditionnels remerciements aux bénévoles (ils le méritent cent fois, car de ce point de vue la manifestation est une vrai réussite : du monde à tous les points de contrôle, beaucoup de sérieux pour les questions de sécurité, accueil chaleureux sur tous les ravitaillements … merci à vous sans qui cette manifestation n'existerait pas !). Premières consignes : pas de déchets (il manquerait plus qu'on jette nos emballages de barres et de gels par terre dans la montagne !), respecter les consignes de sécurité, s'attacher obligatoirement aux cordes (je croyais que les cordes c'était pour rigoler … mais non !). Un point sur la météo : on nous annonce qu'il fait beau « en haut » mais qu'il y a des nuages et que les organisateurs on décidé de ne pas annuler la course car il nous font confiance pour respecter les consignes de sécurité en montagne … gloups, nous voilà rassurés pour une première !
7H30 : on y est ! Départ en trottinant … 100 mètres de plat et la route commence à s'élever. Les jambes sont lourdes, les mollets durs, les tendons tirent … finalement on aurait peut-être dû s'échauffer un peu !
Départ en douceur le temps de se chauffer et de trouver son rythme. On quitte la route pour prendre  chemins et escaliers vers La Raillière, puis à nouveau la route jusqu'au pont d'Espagne. On longe le torrent et ses cascades : superbe !
Devant : Chantal, Maurice, Jamain et Patrice sont partis vite, Laurent et Patrick sont déjà hors de vue. Laurence et Valérie restent prudemment en arrière.  J'accompagne Gégé qui démarre en douceur comme à son habitude. 10 puis 15 minutes passent, les muscles sont chauds, nous  trouvons notre rythme, régulier et finalement assez rapide. 50/55 minutes : arrivée au Pont d'Espagne. Lac de Gaube : dans la brume, je n'avais pas fait attention au lac que nous longeons : image féerique, eau noire au travers des limbes de nuage. La brume se disperse un peu, on peut enfin voir le lac dans sa globalité. Le chemin terreux fait place à la caillasse et la pente devient plus raide. On ne se pose pas de question et on continue à avancer régulièrement. Le brouillard dans lequel nous étions, commence à s'éclaircir, le soleil commence à percer. On aperçoit au travers des nuages la paroi du Vignemale (le grand, pas celui sur lequel nous devons monter) éclairée par le soleil : majestueux ! Hourquette d'Ossoue, 3H10 / 3H15  de course. Un petit replat permet de souffler avant d'attaquer l'ascension finale : hier, pour plaisanter Patrick nous expliquait que dans cette partie c'était « comme Armstrong sur la lune » : chaque petit pas demande un effort surhumain et t’essouffle … il ne plaisantait pas vraiment ! Enfin le sommet : 3031 mètres !  On est au dessus des nuages, comme sur les photos. Descente dans les cailloux en évitant  d'envoyer les pierres sur les concurrents qui arrivent en dessous. 400 mètres plus bas : Refuge de Baysselance, traversée d'un petit névé puis cordes fixes pour continuer vers le col du Labas. Le chemin, au raz du précipice, surplombe 200 mètres de gaz. En cas de chute, aucun moyen de se rattraper :  certains concurrents refusent de s'encorder, incroyable ! Col du Labas : on bascule à nouveau dans un mur raide pour atteindre le dernier névé (le plus long) : nouvelle descente raide au milieu des cailloux. On attaque alors un gigantesque pierrier où il faut sauter de pierre en pierre comme un cabris pour descendre sans perdre de temps. L'exercice d'équilibriste est difficile pour la plupart des crewers.  Bientôt apparaît le lac d'Estom et son refuge au travers des nuages : superbe. Le chemin devient moins raide, mais il est encore parsemé de nombreuses pierres et marches. La fruitière se rapproche, de nombreux randonneurs nous encouragent en Français, en Espagnol... La caillasse fait à nouveau place au chemin de terre. Le terrain redevient plat ou presque. Il faut relancer : qui a encore du  jus ? Trot, marche : ce chemin est interminable ! Enfin le refuge de la Fruitière puis la descente vers la Raillière : maintenant les pierres sont glissantes et il faut les éviter soigneusement. La Raillère : un peu de bitume plat, un dernier chemin puis le clocher de Cauterets se profile. Dernier virage, 100 mètres, ça y est arrivés ! Douche au gîte  puis repas sous le chapiteau : nous sommes crevés mais heureux. Retour au « QG » du  « Petit Refuge » : St Yorre pour tous, puis bière, saucisse sèche, pâté, pizza tous ensemble... certains (je ne donnerai pas de nom), bien en forme après cette longue journée se rattrapent de leur régime de la veille !
Après une bonne nuit, dimanche matin, plein de fromage et retour tranquille à la maison... à quand le prochain WE ?"

Super récit Jérôme, on s'y croirait, tu vas regretter ton annulation au GRP. Peut-être un moyen de ratrapper encore?

Son album photo ici



3 commentaires:

  1. Malgré le retour de la forme après tous mes pépins physiques de ces derniers mois, j'ai bien senti mes limites (dos, cheville, ischios).

    Le GRP c'est encore trop tôt pour moi!

    Prochaine étape : les Hospitaliers ?

    Jérôme

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  2. Félicitations Jérome pour ta perf, ton organisation pour ce week et ton récit !!!Certains t'ont dis que le GRP est plus facile.......donc !!!!!!
    a bientôt sur de nouvelles aventures!
    pat

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  3. Salut Tous
    Vas-y-à fond sur GRP mon Jérôme...T'es le meilleur ! Bravo pour ton chrono qui vient saluer ta patience: chaque chose en son temps ! La récup est un peu courte mais il te faudra attendre un an pour remettre ça...sauf si tu décides de te mettre sur les hospitaliers, course plus roulante et moins de dénivelé que le Vignemale, et c'est bien large pour la récup.
    Au plaisir de te lire, sinon de te voir fin août.
    Toons

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