Aujourd'hui, celui de France : J'avoue, je l'ai un peu poussée, au final, elle nous livre un très joli texte plein d'émotions, qui je l'espère donneront envie à d'autres de se lancer dans une telle aventure.
Un ultra
à 65 ans ? Oui, c’est possible ! C’est ce qu’aura fait France Capsec,
Ophtalmo à Bordeaux, qui ne court que depuis 4 ans, et dont le retraite
professionnelle commencera seulement cet automne. Ce petit bout de femme est
simplement rempli de joie de vivre, elle nous donne une belle leçon et nous
prouve que l’avancée dans l’âge n’est pas une fatalité ! Avec une 748è
place pour 938 arrivants et 1276 partants, elle laisse pas mal de jeunes
derrière elle. Chapeau Bas Madame !
Elle nous livre ici, ses impressions et sentiments, moins de 48h après
la course.
Par où commencer cette grande aventure?
Par le début bien-sûr!
Qui a eu une idée pareille?
C’est mon coach Nathalie qui m’y a incitée. Je lui ai dit il y a quelques mois
que je ferais bien le GRP40 et là tout de go, elle m’a dit Non Non! Inscris-toi
sur le 80. J’ai trouvé la proposition un peu folle, le challenge un peu gros,
mais l’idée a fait son chemin et je dois dire qu’elle avait raison. Je me suis
dit que c’était maintenant et pas dans 10 ans… Et que 2017 était une année un
peu particulière: je m’étais inscrite au marathon des forts puis au marathon de
Genève (pour essayer de passer sous les 4h… et ça c’est fait.
Alors « GO » soyons fous. La préparation de ce GRP 80 a été vers la fin éprouvante:
sorties dans le pays basque du côté de Bidarray, Saint Etienne de Baigorry,
avec des coureurs bien plus rapides que moi, qui avaient tendance à partir
devant sans rester à mon rythme, je faisais ce que je pouvais, j’avais beau
râler, ils ne me faisaient pas trop de cadeaux. Ensuite, trail des refuges à
Cauterets et pour finir fin juillet Nathalie nous a emmenées Anne (une copine
de club) et moi faire une petite « reconnaissance » vers le refuge de Campana
(en sens inverse bien-sûr, il faut garder l’esprit d’aventure ….) et le col de
Sencours aussi en sens inverse, bref un petit périple sur 48h avec 2 nuits en
refuge. Après une dure semaine de travail et 4h de conduite je n’avais pas la
grande forme.
Et nous voilà en train de crapahuter toutes les 3 avec sacs sur le dos jusqu’au
premier refuge, je passe la nuit sans sommeil et encore 35km laborieux le lendemain
jusqu’au refuge de la Glère (quel joli
nom… ne pas y penser quand on a l’estomac barbouillé). Enfin retour à la
voiture après 21km de cailloux (c’était le passage retour du 220 avec la
Hourquette de Mounicot et le tas d’éboulis infernal qu’il faut traverser pour
récupérer le sentier de la Hourquette d’Aubert). J’avais l’impression d’avoir
déjà fait mon GRP, surtout que les filles ne m’ont pas ménagée, je n’arrivais
pas à les suivre, forcément, elles sont plus jeunes et on n’a pas le même
niveau, j’avoue que j’étais bien fatiguée en arrivant sur cet entrainement
spécial, mais Nathalie essayait de ne pas me décourager et n’arrêtait pas de me
dire que ça allait le faire, que j’allais y arriver. Le doute s’installait et
les avis divergents des copains et de la famille commençaient à me miner un peu
le moral. (Même la coach a fini par douter, est-ce que le gâteau était pas tros
gros finalement !)
Mais la « petite graine » qu’avait semée Nathalie dans mon cerveau a été la
plus forte et malgré le doute, la peur de ne pas réussir, de me blesser ou autre
idée négative, je ne me suis pas dégonflée et je suis donc partie ce fameux
matin du 26 Août 2017 avant l’aube avec tout le groupe du 80 Anne, Cyrille,
Vincent et les presque 1400 autres trailers. Dans ma tête, l’idée germait que
si ça n’allait pas, je pourrais m’arrêter dans 15km au premier ravito. Cela m’a
un peu rassurée d’être plus indulgente avec moi, et arrivée au Merlans, je me
sentais mieux, plus confiante même si je savais que c’était la portion la plus
facile. Il y avait déjà plusieurs abandons et cela m’a surprise. Je venais de faire
la connaissance en chemin de Sylvie qui montait bien et me tirait vers le haut
et moi j’étais mieux en descente. Le temps me paraissait s’écouler trop
lentement mais le physique et le moral tenaient bons et l’idée d’atteindre le
pic du Midi m’a poussée encore à avancer. Pas à pas, étape par étape, enfin La
Mongie et son grand ravitaillement. J’avais je crois presque 2 heures d’avance sur
la barrière horaire.
Je me suis bien reposée, bien nourrie et
détendue grâce aux paroles réconfortantes et encourageantes d’une bénévole. Et
me voilà repartie cette fois avec Jean-Marc, (Sylvie avait pris de l’avance )
et jusqu’au refuge de Campana à la tombée de la nuit, ce trajet était bien
difficile avec les pierriers. En en repartant, nous étions 3 pour braver la
nuit. La fatigue se faisant sentir, rallier le Merlans a été particulièrement
pénible, j’avais l’impression de ne pas avancer et il y avait beaucoup de
trailers « en panne » sur le bord du chemin.
Enfin le Merlans, et même si la suite paraissait interminable elle avait une
fin libératrice : PASSER LA LIGNE D’ARRIVEE.
Merci à toutes ces belles personnes qui m’ont aidée à réaliser ce petit exploit,
à commencer par ma coach sans qui je n’aurais jamais su que je pouvais faire un
Ultra, à un peu plus de 4ans de mes débuts
en course à pied. Et aussi Maryline qui m’a fait réussir mon premier challenge
: La Bordelaise : 8km!
Et maintenant plus de 80!!! La course à pied, les runners, les trailers : une
grande famille généreuse, noble, solidaire, qui nous aide à nous surpasser et
en même temps à trouver nos limites mais surtout à donner le meilleur de nous-mêmes
pour nous et pour les autres.
Vous êtes FORMIDABLES, je vous AIME.
Un grand merci à mes entraineurs et tous
mes copains du club avec une pensée particulière pour Anne et Vincent, qui
referont certainement ce 80 dans de meilleures conditions l’année prochaine et
une pensée aussi à tous ceux que j’ai rencontrés pour des instants simples,
intenses et INOUBLIABLES.
Et moi J'AIME France ! Magnifique, belle ! Bises Alexis
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