jeudi 31 août 2017

GRP : Suite des Récits

Aujourd'hui, celui de France : J'avoue, je l'ai un peu poussée, au final, elle nous livre un très joli texte plein d'émotions, qui je l'espère donneront envie à d'autres de se lancer dans une telle aventure. 


Un ultra à 65 ans ? Oui, c’est possible ! C’est ce qu’aura fait France Capsec, Ophtalmo à Bordeaux, qui ne court que depuis 4 ans, et dont le retraite professionnelle commencera seulement cet automne. Ce petit bout de femme est simplement rempli de joie de vivre, elle nous donne une belle leçon et nous prouve que l’avancée dans l’âge n’est pas une fatalité ! Avec une 748è place pour 938 arrivants et 1276 partants, elle laisse pas mal de jeunes derrière elle. Chapeau Bas Madame !  Elle nous livre ici, ses impressions et sentiments, moins de 48h après la course. 


Par où commencer cette grande aventure?
Par le début bien-sûr!
Qui a eu une idée pareille?
C’est mon coach Nathalie qui m’y a incitée. Je lui ai dit il y a quelques mois que je ferais bien le GRP40 et là tout de go, elle m’a dit Non Non! Inscris-toi sur le 80. J’ai trouvé la proposition un peu folle, le challenge un peu gros, mais l’idée a fait son chemin et je dois dire qu’elle avait raison. Je me suis dit que c’était maintenant et pas dans 10 ans… Et que 2017 était une année un peu particulière: je m’étais inscrite au marathon des forts puis au marathon de Genève (pour essayer de passer sous les 4h… et ça c’est fait.
Alors « GO » soyons  fous. La préparation de ce GRP 80 a été vers la fin éprouvante: sorties dans le pays basque du côté de Bidarray, Saint Etienne de Baigorry, avec des coureurs bien plus rapides que moi, qui avaient tendance à partir devant sans rester à mon rythme, je faisais ce que je pouvais, j’avais beau râler, ils ne me faisaient pas trop de cadeaux. Ensuite, trail des refuges à Cauterets et pour finir fin juillet Nathalie nous a emmenées Anne (une copine de club) et moi faire une petite « reconnaissance » vers le refuge de Campana (en sens inverse bien-sûr, il faut garder l’esprit d’aventure ….) et le col de Sencours aussi en sens inverse, bref un petit périple sur 48h avec 2 nuits en refuge. Après une dure semaine de travail et 4h de conduite je n’avais pas la grande forme.
Et nous voilà en train de crapahuter toutes les 3 avec sacs sur le dos jusqu’au premier refuge, je passe la nuit sans sommeil et encore 35km laborieux le lendemain jusqu’au refuge de la Glère (quel  joli nom… ne pas y penser quand on a l’estomac barbouillé). Enfin retour à la voiture après 21km de cailloux (c’était le passage retour du 220 avec la Hourquette de Mounicot et le tas d’éboulis infernal qu’il faut traverser pour récupérer le sentier de la Hourquette d’Aubert). J’avais l’impression d’avoir déjà fait mon GRP, surtout que les filles ne m’ont pas ménagée, je n’arrivais pas à les suivre, forcément, elles sont plus jeunes et on n’a pas le même niveau, j’avoue que j’étais bien fatiguée en arrivant sur cet entrainement spécial, mais Nathalie essayait de ne pas me décourager et n’arrêtait pas de me dire que ça allait le faire, que j’allais y arriver. Le doute s’installait et les avis divergents des copains et de la famille commençaient à me miner un peu le moral. (Même la coach a fini par douter, est-ce que le gâteau était pas tros gros finalement !)
Mais la « petite graine » qu’avait semée Nathalie dans mon cerveau a été la plus forte et malgré le doute, la peur de ne pas réussir, de me blesser ou autre idée négative, je ne me suis pas dégonflée et je suis donc partie ce fameux matin du 26 Août 2017 avant l’aube avec tout le groupe du 80 Anne, Cyrille, Vincent et les presque 1400 autres trailers. Dans ma tête, l’idée germait que si ça n’allait pas, je pourrais m’arrêter dans 15km au premier ravito. Cela m’a un peu rassurée d’être plus indulgente avec moi, et arrivée au Merlans, je me sentais mieux, plus confiante même si je savais que c’était la portion la plus facile. Il y avait déjà plusieurs abandons et cela m’a surprise. Je venais de faire la connaissance en chemin de Sylvie qui montait bien et me tirait vers le haut et moi j’étais mieux en descente. Le temps me paraissait s’écouler trop lentement mais le physique et le moral tenaient bons et l’idée d’atteindre le pic du Midi m’a poussée encore à avancer. Pas à pas, étape par étape, enfin La Mongie et son grand ravitaillement. J’avais je crois presque 2 heures d’avance sur la barrière horaire.  
Je me suis bien reposée,  bien nourrie et détendue grâce aux paroles réconfortantes et encourageantes d’une bénévole. Et me voilà repartie cette fois avec Jean-Marc, (Sylvie avait pris de l’avance ) et jusqu’au refuge de Campana à la tombée de la nuit, ce trajet était bien difficile avec les pierriers. En en repartant, nous étions 3 pour braver la nuit. La fatigue se faisant sentir, rallier le Merlans a été particulièrement pénible, j’avais l’impression de ne pas avancer et il y avait beaucoup de trailers « en panne » sur le bord du chemin. 
Enfin le Merlans, et même si la suite paraissait interminable elle avait une fin libératrice : PASSER LA LIGNE D’ARRIVEE.
Merci à toutes ces belles personnes qui m’ont aidée à réaliser ce petit exploit, à commencer par ma coach sans qui je n’aurais jamais su que je pouvais faire un Ultra,  à un peu plus de 4ans de mes débuts en course à pied. Et aussi Maryline qui m’a fait réussir mon premier challenge : La Bordelaise : 8km!
Et maintenant plus de 80!!! La course à pied, les runners, les trailers : une grande famille généreuse, noble, solidaire, qui nous aide à nous surpasser et en même temps à trouver nos limites mais surtout à donner le meilleur de nous-mêmes pour nous et pour les autres.
Vous êtes FORMIDABLES, je vous AIME.

Un grand merci à mes entraineurs  et tous mes copains du club avec une pensée particulière pour Anne et Vincent, qui referont certainement ce 80 dans de meilleures conditions l’année prochaine et une pensée aussi à tous ceux que j’ai rencontrés pour des instants simples, intenses et INOUBLIABLES.


mercredi 30 août 2017

GRP Suite des récits

Aujourd'hui, celui de Cyrille :

Deux martini blancs, tout a commencé par deux martini blancs...

Je surfe sur le PC après l'apéro, et je tombe sur des photos du GRP, Je me remémore ma discussion la veille au stade avec Anne qui me dit s'est inscrite sur le 80 km cette année. Peut-être grisé par ces martini, je me dis «  et pourquoi pas ? », 5 minutes après j'étais inscrit sur mon premier ultra,

Le début d'année passe, on arrive au mois de mai et il est temps de penser sérieusement à se préparer. J'envisage tout un tas de courses pour emmagasiner des kilomètres, mais Nat me freine et me conseille de me limiter à 3 ou 4 courses, en plus des sorties qu'elle prévoit au pays basque. Pour une fois, j'écoute: ça sera Baurech, puis St Caprais. ça se passe bien, les sorties à la Rhune aussi, je suis confiant. Puis on attaque le dur : le trail des refuges à Cauterets et ça se passe moins bien d'un coup. Je commence à douter, si je galère autant sur 33 kms, qu'est-ce que cela donnera sur 80? Plein d'appréhension, je prends la direction de Larrau pour le Xibero trail avec Nat et Anne, et là tout roule, je m'éclate, la confiance est revenue et j'ai hâte d'y être.

J'y suis enfin, lever 3h, petit dej avec Vincent et France. On se dirige dans le noir vers le départ, on retrouve Anne, puis dans la foule je les perds de vue; tant pis, je décide de partir en fin de peloton pour ne pas être entraîné. C'est parti, au fil des premiers kilomètres je remonte doucement, je croise France, puis Anne, on fait un bout de course ensemble, on parle de mes futures vacances (un peu irréel, en y repensant), je perds Anne. On arrive au premier checkpoint, les sensations sont bonnes, je retrouve Anne, on repart ensemble. 2eme ravito, je retombe sur Anne... au bras d'un gendarme, elle me dit qu'elle est tombée et s'est blessée, course finie pour elle. Je passe aux wc, je retourne la voir quelques instants, elle m'encourage, je repars. 11H00, on attaque la montée vers le pic du midi, il fait chaud, très chaud, c'est ce que je redoutais. J'arrive au col de Sencours deux heures après, je lève les yeux et voit encore la distance jusqu'à l'observatoire, j'entame la montée et j'entends Vincent, on échange quelques mots, il me dit qu'il est déjà monté et descendu mais à un coup de moins bien. Je l'abandonne, je grimpe, les derniers 200 m sont terribles, mais le panorama en haut est magnifique, je prends une photo (j'avais promis à France d'en prendre quelque unes) et j'attaque la descente direction la Mongie. Je me sens vraiment bien.
La Mongie, base de vie. Je décide de prendre le temps, de m'asseoir, manger un potage. J'allume le portable, et je vois des messages de Patrice, Maritza ou encore Laurie qui m'encouragent, ça fait un bien fou. Après un bon quart d'heure, je repars direction Campana, à 9 kms. Je me dis que ce n'est rien, c'est l'avant dernier ravito, que c'est dans la poche... mais ces 9 petits kilomètres sont terribles, la montée au barrage de Gréziolles me fait mal, vraiment mal (j'en suis à voir le chat d'Alice aux pays des merveilles sur un rocher...), j'ai un compagnon de route qui galère autant que moi... Enfin le refuge, je me pose mais je ne peux quasiment rien avaler, je commence à trembler, à avoir les dents qui claquent. Je décide de repartir direction le dernier checkpoint, le restaurant de Merlans, ça va mieux. Dernier checkpoint, je repars vite, il est 20h20, je veux éviter au possible de courir de nuit...qui viendra malgré tout, je sors la frontale. Difficile de descendre avec le vent, la poussière, je ne vois pas un caillou, je tombe lourdement. Deux concurrents arrivent, s'arrêtent, prennent des nouvelles, rien de cassé, je repars avec eux. Je vois les lumières de Vielle-Aure au loin, mais j'ai beau courir, je trouve qu'elles ne se rapprochent pas vite. Je suis distancé par les deux autres coureurs, j'arrive enfin sur le bitume, j'entre dans la ville, les gens attablés aux terrasses m'encouragent, j'ai l'impression de finir au sprint. Le panneau « arrivée à 1000 m » apparaît, puis 800, 600... j'arrive sur le tapis rouge, il est 22h30 il y a du monde, je suis euphorique, j'ai fini, je suis ultra traileur... définitivement il ne faut pas que j'arrête le martini blanc...

mardi 29 août 2017

Fin de vacances - Aboutissement des grands projets

Avant de vous parler du point d'orgue de l'année, quelques résultats du mois d'août :

20/08/2017 : semi et 10 km du Porge :
10 km :
- Anthony Coste : 54'03
Semi :
- Patrice Monlun : 1h43

05/08/2017 : Trail de Larrau : 42 km et 2800 de D+
- Cyrille Le Breton : 172è en 7h 18'59
- Nathalie Wurry : 173è en 7h18
- Anne rebière : 192è en 7h 29'34

06/08/2017 : 15km de l'ïle d'Aix
- Vincent Bouchet 8è et podium en catégorie

29/07: 10 km trail de Villejesus
- Vincent Bouchet 6è

29/07 : Trail d'Arrens Marsous 44 km
- Vincent Verbiest : 48è en 8h36'17

Maintenant, le GRP et mon récit :

Nous étions donc une bonne équipe à se rendre à Vielle Aure : Anne, France, Cyrille Lebreton Vincent Bouchet, Vincent Verbiest, Jean-Marc Sicard, Richard Althabe, Emmanuel Hardouin, Cécile Le Cloître, auxquels il faut rajouter Vincent Moity, autrefois licencié chez nous mais désormais il est retourné définitivement dans son pays basque, et Sophie Bouquet, licenciée à Soulac, mais à qui était très contente de pouvoir s'accrocher à un groupe, vue qu'il y a deux ans elle est allée toute seule faire le 120, c'est quand même beaucoup moins drôle. 
Nous étions 10 dans un appartement, donc l'équipe de l'UTMB 2010, 2011, 2012, à savoir Vincent, Richard et moi, mais Jean-Marc en fut aussi en 2010. Il y avait aussi quelques accompagnateurs, Marie-Laure, toujours supportrice de son cher et tendre Jean-Marc, mais aussi Céline. Cécile, Emmanuel et Vincent Verbiest ne logeaient pas avec nous, les deux derniers étant avec leur petite famille au complet. 

Nous sommes donc arrivés un peu les uns après les autres, les "d'jeun's" sont arrivés dès dimanche, et Vincent tenait difficilement en place devant ces belles montagnes, il rêvait de faire le Néouvielle, mais ce n'était pas une bonne idée. Avec Sophie, nous sommes arrivées lundi, afin d'occuper tout le monde et de s'acclimater tranquillement à l'altitude, j'ai proposé que nous soyons utiles à l'organisation en allant baliser un des parcours du trail Tour à Piau, ce que nous avons fait. 13 km quand même, ça nous a pris la moitié de la journée. Sont arrivés ensuite Jean-Marc et Marie-Laure. Nuit agitée avec un ciel en forme de feu d'artifice toute la nuit. ça a zébré de tous les côtés. Mercredi, arrivées de Vincent et Richard, et c'est le retrait des dossards pour le 220 et le Trail Tour. 20h, départ de la première épreuve pour Jean-Marc, ça s'annonce mal avec les zébrures dans le ciel. Parcours de repli, première épreuve sous la pluie, mais tout va bien. Entre temps, au briefing du 220, on nous annonce des conditions météo susceptibles de zapper la montée au Pic du midi, ainsi que la boucle de Gavarnie. ça commence bien, tout ça ressemble à des Utmb que l'on a connu, on finit par se dire, qu'on va faire le 160 comme d'habitude! 
6h du matin, départ, nous sommes 5 et nous montons à peu près groupés jusqu'au col de Portet où nous lâchons peu à peu Vincent Moity, le rythme est trop soutenu pour lui. 

Nous arrivons à la Mongie vers midi et quart, Richard a quelques minutes d'avance. Vincent Verbiest qui s'est fait mal au genou trois semaines auparavant en chutant tient le coup, il a pris le départ malgré l'avis du médecin, mais le kiné l'a encouragé à y aller, mais à s'arrêter dès l'apparition de douleurs trop fortes. Nous repartons en laissant Sophie qui a besoin de récupérer, le rythme est trop soutenu pour elle, et si ça continue elle va exploser, il vaut mieux qu'elle continue à son rythme, elle repartira avec Vincent Moity. Nous repartons, direction col du Sencours-Pic du Midi-Cols Aoube, Barreille, Hourquette d'ouscouaou, Hautacam et enfin Pierrefitte, la première base de vie. C'est sur cette partie que l'on commence à compter les morts. Jusqu'à la Mongie, ça bataille comme si nous étions dans une course de "10 km", j'exagère à peine. Dans les pierriers de Bastan et Campana, c'est à celui qui passera le mieux les cailloux et ça double, ça double, ça frime même parfois, et de temps en temps, ça se casse la gueule. Bref, quand arrive le col du Sencours, ça comment à peiner, et ne parlons du Pic, puis de la suite jusqu'à Hautacam qui parait interminable. Et comme la chaleur s'en mêle toujours, ce sont aussi les estomacs qui sont mis à mal. Bref, l'arrivée à Pierrefitte sonne comme une petite délivrance, on espère de bons ravitos, mais là encore, rien n'a changé, tout est toujours aussi peu appétissant. Perso, je me suis apporté un repas lyophilisé, mais je n'arriverais à en manger que la moitié. Vincent décide de s'arrêter là, bien déçu, il prendra de longues minutes pour entériner ce choix, mais c'est plus raisonnable. Nous voilà maintenant plus que Richard et moi, bien décidés à faire course ensemble. Il faut maintenant monter au Turon de Bene, et ensuite basculer sur Estaing, c'est la nouveauté de ce parcours. L'arrivée à ce CP est interminable, ça ne descend pas tant que ça, et au détour du franchissement d'un pont, je me prends une belle gamelle, avec un gros oeuf sur le bras. Après course, Richard me dira qu'il y avait 15 m de vide! Je pense juste un mètre à peine, le pont était tellement petit et pourri, si peu sécurisé qu'il ne pouvait pas y avoir beaucoup de vide, mais la nuit déforme et c'est vrai que sur l'instant, j'ai bien eu mal et j'ai eu pleins de garçons autour de moi pour m'aider à me relever. J'ai quand même accusé le coup. Nous arrivons au CP d'Estaing, le dortoir est plein, la chaleur est étouffante, nous partageons un lit de camp tête bêche et essayons de dormir 10' peut-être. Il faut maintenant attaquer le col d'Ilhéou que nous rejoignons après quelques km de route et de sentiers où nous observons un drôle de balai de voitures. certainement quelques tricheurs avec leur assistance! L'arrivée au col d'Ilhéou est loin, très loin, ça n'en finit pas de monter, je l'avais fait en sens inverse et dans le brouillard l'année dernière sur la Transpy, tout ce qui défile devant moi ne me rappelle rien. Nous voilà efin au refuge où les bénévoles nous ont préparé une bonne garbure! Quel bonheur. S'ensuit 8 km de descente jusqu'à Cauterets, avec là aussi un ravito plutôt sympa. Entre temps nous avons appris que nous ne ferons pas la boucle de Gavarnie et que nous allons encore nous taper le col de Riou. En arrivant sur Luz, on nous fait remonter sur le GR10, en direction de Gavarnie, au bout d'un moment, je commence à avoir des doutes et me demande si c'est bien le bon chemin que nous prenons et si ils ont bien débalisé Gavarnie. Je m'arrête, je consulte Iphigénie, prête à appeler le PC course. Un autre gars arrive, après consultation sur Iphigénie, on comprend qu'ils sont peut-être en train de nous faire faire une longue boucle pour rajouter des km, ce n'est quand même pas possible qu'on nous envoie sur un mauvais chemin. Mais là encore, certains qui ont participé aux éditions précédentes en ont profité pour raccourcir, soit volontairement, soit involontairement. Entre temps, nous nous sommes arrêtés un quart d'heure au bord du chemin pour dormir un peu. Nous prenons le temps de bien nous restaurer à Luz, puis c'est parti pour Barèges où nous limitons l'arrêt, puis le refuge de la Glère. La montée est progressive, mais le final infernal, on commence à buter dans les cailloux, ça sent la grosse fatigue et on demande un coin pour dormir au refuge. Il faudra un peu parlementer avec le pompier, mais on va tout de même se coucher 20'. Je sais qu'après nous attaquons un petit enfer avec la Hourquette du Mounicot et surtout le pierrier à passer derrière. Et bien c'était pire que ce que j'avais reconnu. Il y a normalement un chemin cairné dans les éboulis, et bien là, ils ont choisi de nous faire passer hors cairn, un vrai jeu d'équilibriste dans la nuit, où le but consistait à trouver des fanions orange et voir où ça passait le mieux avec les pieds. Franchement, je ne sais pas qui a balisé ça, on était plus dans du trail, mais de la randonnée technique. La suite? une descente sur Orédon avec 3 km au moins de route inintéressante, et des corps commençant à tituber et à avoir des hallucinations. il était temps de faire une nouvelle pause dodo. les bénévoles ont été adorables. Nous voilà repartis vers 5h du matin, là je me dis que nous avons peut-être des chances d'arriver avant 10h. Au col du Portet, magie, nous croisons les coureurs du 80, et tous nos copains, copines, Vincent, Cyrille, Anne, Cécile, Gégé, et pleins d'autres encore, on se dit que peut-être on loupera France, et bien non, au moment de la bifurcation, la voilà qui arrive. On aurait voulu programmer cette rencontre, on n'aurait pas réussi. C'est comme ça que cela devait se passer, quel bonheur d'être encouragés par tout ce monde, et de voir passer nos copains! La descente se passe tant bien que mal, à 1,5 km de l'arrivée, nous apercevons Vincent Moity, arrêté à Hautacam, venu avec sa Gopro, il faut donc se remettre à courir pendant 1,4 km! Vincent nous fait les commentaires, Richard répond un peu, moi je suis comme un robot. Arrive enfin le petite montée juste avant l'arrivée, et là, avec plaisir, je découvre Kat Preuilh, toujours notre grande supportrice et qui m'avait ramenée à l'appartement il y a deux ans dans un état second, elle se met à courir et nous accompagner, je retrouve le sourire en voyant la banderolle d'arrivée, Sylvie est là pour le shooting, derrière les barrières, je retrouve aussi Cyril Fondeville (Transpyrénéa) sur la ligne d'arrivée. Voilà, nous avons mis 52h10, nous sommes 185è et 186è, c'est mon plus mauvais classement au général (2x132è), mais si on avait fait 132è, on serait arrivés 2h plus tôt et on aurait raté les copains, et comme les filles devant moi, sont vraiment loin, aucun regret de ne pas avoir pu me donner davantage de coups de pied aux fesses pour avancer plus vite. Un énorme merci à Richard, car nous avons fait une belle course à deux, il aurait certainement pu aller plus vite et gagner quelques heures. Après ça, direction l'appartement pour un peu de sommeil. la journée se passera entre des va et vient incessants entre l'appartement et l'arrivée. Richard et Vincent attendront Sophie, qui mettra 57h et restera au moins 3h les pieds dans la fontaine avant de rejoindre l'appartement. Il lui faudra encore 3 autres heures pour se décider à se déshabiller enfin et se doucher. Entre temps, nous avons appris la chute d'Anne juste avant Tournaboup et son abandon, zut! Puis ce sera au tour de Vincent Bouchet d'abandonner à la Mongie, plus de jus, il n'a rien avalé depuis le départ, et c'est un peu trop tard maintenant, d'autant que rien ne passe. Nous suivons tant bien que mal l'avancée des uns et des autres mais le suivi beugue. Ne voyant pas passer Cyrille au Merlans, on se dit que finalement, ça doit être une édition bien difficile, quand finalement nous le voyons sur l'écran, le temps de calculer son heure d'arrivée, il était déjà rentré dans l'appartement, le pauvre, personne pour l'accueillir à l'arrivée! Il reste encore France, France pour qui nous nous faisons du souci, car elle était tant stressée, et l'on sait qu'elle a continué après la Mongie, ce qui sent une course qui va aller au bout. On table sur une arrivée à 4h et l'on va se coucher. Finalement, elle passe au Merlans vers minuit, un rapide calcul me fait penser à une arrivée vers 2h30, peut-être moins, peut-être plus? Allez, j'avance le réveil, et à 1h45, je me lève puis vais réveiller Richard et Vincent. Nous attendons, attendons, finalement on aurait pu dormir un peu plus, 3h du matin, la voilà qui franchit la ligne d'arrivée, sourire jusqu'aux oreilles, même pas fatiguée. les garçons rentrent vite se coucher, ils doivent se relever vers 5h30 pour accueillir une autre amie.
France sera très prolixe sur le chemin du retour à l'appartement, Cyrille n'a pas pu dormir, elle lui a tout raconté en long, en large, en travers, en mangeant un peu de pizza quand même. France nous a fait le gourbi pendant un long moment jusqu'à qu'elle décide d'aller se doucher et se coucher. Elle aurait pu faire 10 km de plus, c'est sûr! Le lendemain, branle-bas de combat, il faut tout ranger et libérer l'appartement pour 10h, et c'est un vrai chantier, il y en a partout! Nous avons été hyper efficaces. Puis direction remise des récompenses, podiums en catégorie pour France et moi, Jean-Marc qui a terminé 3è de sa catégorie n'a pas été récompensé, mais il y avait moins de récompensés sur le Trail Tour, il a beaucoup aimé cette formule. Et ensuite, repas gargantuesque avec grillades de travers de porc Basque, et plein, plein, plein d'autres bonnes choses.
Nous avons passés quelques jours mouvementés mais vraiment sympas ensemble, mention spéciale à Vincent Bouchet, qui est excellent cuisinier, et qui nous a improvisé une bonne tarte aux pommes mercredi soir, en lieu et places des myrtilles qu'il n'a pas trouvées avec Céline. 
Ma critique concernant cette édition : ils auraient pu nous donner en dotation le T-Shirt de la 10è édition, nous les avons eu lors des premières éditions, là, il fallait le payer 15€. Le cadeau "tapis de sol" est vraiment nul, et concernant les récompenses, il pourraient faire un petit effort. 2 boîtes de paté, une bouteille de vin, une casquette, bof! Au trail des Allobroges, 63 km dans le petit village de Bellevaux en Haute Savoie,  j'ai eu mon nouveau sac de Trail Raidlight Olmo et un mètre de bière locale, + 2/3 bricoles. Pour France, un pack Trail Marathon Overstim. Bof! 


Le récit d'Emmanuel maintenant, qui participait au Trail Tour des Pyrénées : 

Un petit retour sur cette semaine pyrénéenne, presque toujours sous le soleil. Arrivée précoce dès le samedi, ce qui laisse le temps de profiter de la fête de Vielle Aure le week-end précédent (Salut Vincent !), de faire une petite reconnaissance de la 1ère étape (Vignec – Grange de Grascoueou), avec une descente à bon rythme (c'est normal d'avoir mal aux cuisses pendant 3 jours après ça ?).

Bon, vif du sujet, 1ère étape le mercredi soir. Changement de programme, direction le Pla d'Adet aller-retour pour cause d'orage. 250 partants. 2 km de plat, 4mn30 au kilo, et ça double dans tous les sens... Et pas vraiment question de randonner dans la montée... D'autant plus qu'au sommet, c'est orage violent...forte pluie..éclairs à proximité. On pointe comme on peut et on redescend vite fait. 1H27 pour 13,5 km pour 750 D+, vite dodo, lourd programme le lendemain.

Départ de la navette pour la 2ème étape vers Piau Engaly. Même chose que la veille : départ très rapide, en descente. Attention à éviter les vaches qui paniquent face à 250 coureurs lancés. Puis montée au sommet de la station (800 D+) et une grosse descente bien raide (1100 D-). Et à la remontée vers la station, extinction des feux, arrêt toutes les 5 mn,... Ca double... C'est complètement con de se mettre dans des états pareils... Aller, courage, finalement, ça revient tant bien que mal, on finit par une descente pour revenir à la station. Le hic, c'est qu'il est 13h, qu'il faut redescendre à Vignec pour le kilomètre vertical qui débute à 15h (départ toutes les 10 secondes, pas d'ordre de départ). Dans la navette qui redescend, tout le monde est bien calmé... Un petit passage au gite, manger un peu, dodo de 20 mn (même ma fille ne m'empêche pas de dormir), et c'est parti. On prend place dans la file, et hop, chacun son tour. Bon ça cravache, et les indications de dénivelé (tous les 100D+) ne passent pas vite, même si on arrête pas de zigzaguer sous la ligne de télésiège. Pareil que le matin (mais je ne suis plus seul!), arrêt de 1mn toutes les 5 mn... Bon finalement, c'est 800 D+, mais ça suffit bien. Retour par le téléphérique, petite bière, raviolis, dodo à 21h30.

On attaque ce qui devait être le dur avec 33 km, 2800 D+ (mais en fait ça fait longtemps que ça a commencé...le dur). La bonne nouvelle, c'est que je n'ai pas de douleur. Cette fois-ci départ à 8h du Pla d'Adet. Briefing : pas sûr qu'on aille jusqu'au Pic du Midi à cause du vent (ce qui ne permettrait pas de redescendre avec le téléphérique), on nous avertira à Sencours. Montée matinale vers le Merlans (ça part quand même moins vite que les jours précédents), refuge de Bastan, Col de Bastanet avant de basculer vers la Mongie. Souvenir du tour des lacs de l'année dernière où en remontant depuis la Mongie, on m'avait sabré le moral « Tu sais Campana, c'est pas là, tu dois franchir ce barrage, faire le tour du lac, remonter, franchir un autre lac, puis remonter de l'autre côté pour grimper au refuge ». C'est chiant ces gros blocs (je reconnais quand même que tous ces lacs sont magnifiques). Et arrivé à la Mongie, cette vision des navettes du téléphérique en marche !!! Bim, Pic du Midi ! Baisse de moral arrivé à la Mongie. Et là, merci Pablo, qui me rebooste un bon coup (la soupe du ravito aussi). Allez je le suis dans la montée vers le Sencours (longue, mais pas trop raide), et boom, la petite montée du Pic du midi, avec le moral au beau fixe ! Mais le retour vers Vielle Aure est long : téléphérique, bus (avec attente d'une demi-heure pour le remplir) avec passage du col d'Aspin... Le plus important maintenant : manger (beaucoup) et dormir !

Dernier jour, moral au beau fixe malgré un réveil matinal (merci la course du 80 qui nous réveille à 4h...), on peut lâcher les chevaux. Montée Pla d'Adet – Merlans avalée à bon rythme, on enchaîne avec la remontée vers la Hourquette de Caderolles (hmm mon petit croque monsieur au pied de la montée!), Col de Bastanet (super paysages là-aussi). La remontée des coureurs du 40 km (partis 1 heure après nous) est très stimulante et permet de garder un bon rythme. Le retour par Bastan, Merlans, Soulan est très roulant, il ne faut rien lâcher ! Bon finalement, un petit peu pour savourer ! Arrivée vers 14h à Vielle Aure avec les concurrents du 40, 120 et 220 et du coup un public nombreux et enthousiaste jusqu'à la ligne d'arrivée. Et voilà, mission accomplie ! Douche, voiture et retour à 19h à Bordeaux (bah oui, j'étais attendu !).

Au bilan, et outre un joli tshirt orange, un format original qui a permis de découvrir pleins de chouettes coins, sans blessures/douleurs typiques des ultras !

jeudi 3 août 2017

Bilan du mois de juillet

Ce n'est pas parce que c'est l'été et les vacances, qu'on ne s'entraine plus, ni que l'on participe à des courses, alors voilà ce qui a été fait au mois de juillet :

Vendredi 7 juillet : 10 km Toulouse:

- Julien Thuillier : 1h07'47. Bizarre comme chrono, ça demande des explications.

Samedi 8 juillet : course des refuges  à Cauterets
Un très bon classement pour Anne et Cyrille, France a quant à elle assurer le bouclage d'une première compétition de ce type.

33 km :
- Anne Rebière : 5h49'03, 169è/410
- Cyrille Lebreton : 5h49'04, 170/410
- France Capsec : 7h43'33, 380/404

53 km :
- Nathalie Wurry : 8h55'26 , 264/328




Séance décrassage le lendemain


Trail de Verbier Saint Bernard : 63 km/ 4000 D+

- Vincent Bouchet : 13h21, 273/570
Une belle première pour Vincent, qui ne peut faire que mieux au GRP. Retrouvez son récit un peu plus loin.


Samedi 15 juillet : Grand Trail de la vallée d'ossau : 75 km - 277 classés et un excellent résultat de Bruno, Vincent a bien assuré aussi. Mais Bruno possède une agilité incroyable dans la montagne, il est fait pour ça!
- 47è : Bruno Voyez, 12h17'26
- 77è : Vincent Verbiest, 13h11'17

Samedi 29 juillet : Trail des Gabizos -Forte chaleur. 44 km

- Vincent Verbiest : 8h36, 48è/97

Le débrief de Vincent après son trail à Verbiest :


Petit retour sur le trail en suisse, en 2 mot : à faire !!! Magnifique parcours dans les alpes suites le parcours faisait donc 61 km et 4100 d+, je l'ai faite avec un ami de la bas.
Première partie 15km et 1600 d+ pour franchir 2 cols, une première montée sans grande difficulté si ce n'est la longueur après 2km de route et qui a commencé par un accueil avec des cors suisse qui joue avec la montagne derrière, au top, de très beau lacs en haut et quelques névés puis descente technique avec pas mal de cailloux, la deuxième partie de la montée bcp plus technique avec uniquement des cailloux instable et une descente dans un pierrier à pic encore plus difficile.
Ensuite une partie bcp plus roulante en descente douce jusqu'au ravito des 30, mon ami commence à coincer un peu donc on passe un peu de temps au ravito pour qu'il récupère... le ravito ressemble à comment dire... un hôpital de fortune ! Bcp de gens dans le mal j'ai rarement vu ca :/ 
On repart avec un nouveau col à passer une montée de 10km 1000 d+ longue mais régulière et sans difficulté particulière, on avance bien jusqu'au sommet mais bcp d'abandons de coureur qui rebrousse chemin pour retourner au ravito d'avant. Ensuite descente superbe de 10 km à flanc de colline sur des singles sans trop de cailloux, je me fait vraiment plaisir mais mon ami a vraiment du mal à suivre donc je temporise régulièrement, il est à 2 doigts d'abandonner au 3/4 de la descente... on finit en marchant doucement jusqu'au ravito de la vallée au km 50, la on repasse un bon moment pour qu'il se reprenne, jusque là physiquement je suis vraiment bien, j'arrive à bien gérer alimentation et hydratation et je sent les 50km déjà parcouru mais sans subir.
Après avoir repris des forces on repart dans ce qui va être la plus grosse difficulté de la course... une montée sèche de 4km 1000 d+... en un mot : horrible ! 2h00 pour faire les 4km et encore une multitude d'abandon, la cote la plus difficile à passer que j'ai connu ! Mais on arrive au sommet avec seulement 5 km pour finir la course, on a sorti les frontales :) la dernier ravito, bcp de gens dans le mal encore mais mon ami a repris un peu de vigueur et malgré qqls cartouches grillée dans la dernière montée on enchaine avec sur les 5 derniers km pour rallier l'arrivé, tous les autres traileurs marchent car sentier avec bcp de racines et glissant mais on court sur toute la descente en reprenant pas mal de monde et finish super dans la ville de Verbier!
Au final un peu plus de 13h de course, je finis vraiment bien alors que je n'avais pas fait autant de distance auparavant, je pense du au fait que j'ai pas mal temporise pour attendre mon ami (mais c'est lui qui m'avait attendu pour la maxirace donc on est quitte !) en tout cas très à l'aise en descente, j'ai encore besoin de bosser sur les longues montées je suis encore trop habitué à du dénivelé "cumulé" et pas à de longues montée aussi raide c'est la que je peine le plus.. 
Je finis 278 sur près de 1000 partant et plus de 300 abandons... une belle hécatombe !
Je pense que j'aurai pu faire un bien meilleur chrono mais j'ai adoré le parcours et la journée donc aucun regrets et au taquet pour le grp!!"


28-30 juillet : Stage Reco-entrainement GRP

Nous étions trois (les autres n'étaient pas dispos) pour ce week-end de trois jours où nous avons cumulé un peu plus de 70 km en 48h avec deux nuitées en refuge (Campana et la glère). Une météo au top, des paysages somptueux, Un France un peu fatiguée et qui malgré une très mauvaise nuit le premier jour, un mal de tête et une très grosse fatigue est allée au bout des 36 km du deuxième jour....de toutes façons, elle n'avait pas le choix! Grosse panique le lendemain aussi quand il a fallut passer dans un gros ébouli en bas de la Glère (certains connaissent, on fera en réalité le tour du lac dans l'autre sens au GRP), c'était l'échauffement! Puis quand il a fallut basculer de l'autre côté de la Hourquette du Mounicot et dont les premiers pas étaient très pentus. Là, le coach n'a pas eu les mots rassurants, en fait, le passage n'était pas si difficile que ça. Ensuite ce fut errance entre les cairns, pas toujours faciles à suivre, une trace GPS fournie par le GRP qui ne respectait pas le tracé des cairns, tout ceci fut un peu compliqué et stressant. Nous avons fait moins de 6 km en 3h...la journée commençait bien. Le reste est allé beaucoup plus vite et une fois au lac de l'Oule, le sourire est revenu.
Les filles sont prêtes pour ce GRP, Anne va nous faire un super truc, et France devrait franchir les barrières horaires : 8h45 au col de portet (16 km, 1500 de D+); Tournaboup 13h30 (31 km, 2100 D+ cumulé), Col du sencours 16h (38 km, 3000 D+), va pas falloir chômer; La Mongie 20h (52 km, 3800 D+), Refuge Campana, minuit (61 km, 4600 D+), Merlans 2h30 (68). Il va falloir prendre un peu d'avance sur les deux premiers tronçons, sachant que la partie Merlans/Tournaboup, ça n'avance pas vite. beaucoup de cailloux sur une bonne partie entre l'attaque du vallon de l'oule et la fin du vallon d'Aygues Cluses.