jeudi 31 août 2017

GRP : Suite des Récits

Aujourd'hui, celui de France : J'avoue, je l'ai un peu poussée, au final, elle nous livre un très joli texte plein d'émotions, qui je l'espère donneront envie à d'autres de se lancer dans une telle aventure. 


Un ultra à 65 ans ? Oui, c’est possible ! C’est ce qu’aura fait France Capsec, Ophtalmo à Bordeaux, qui ne court que depuis 4 ans, et dont le retraite professionnelle commencera seulement cet automne. Ce petit bout de femme est simplement rempli de joie de vivre, elle nous donne une belle leçon et nous prouve que l’avancée dans l’âge n’est pas une fatalité ! Avec une 748è place pour 938 arrivants et 1276 partants, elle laisse pas mal de jeunes derrière elle. Chapeau Bas Madame !  Elle nous livre ici, ses impressions et sentiments, moins de 48h après la course. 


Par où commencer cette grande aventure?
Par le début bien-sûr!
Qui a eu une idée pareille?
C’est mon coach Nathalie qui m’y a incitée. Je lui ai dit il y a quelques mois que je ferais bien le GRP40 et là tout de go, elle m’a dit Non Non! Inscris-toi sur le 80. J’ai trouvé la proposition un peu folle, le challenge un peu gros, mais l’idée a fait son chemin et je dois dire qu’elle avait raison. Je me suis dit que c’était maintenant et pas dans 10 ans… Et que 2017 était une année un peu particulière: je m’étais inscrite au marathon des forts puis au marathon de Genève (pour essayer de passer sous les 4h… et ça c’est fait.
Alors « GO » soyons  fous. La préparation de ce GRP 80 a été vers la fin éprouvante: sorties dans le pays basque du côté de Bidarray, Saint Etienne de Baigorry, avec des coureurs bien plus rapides que moi, qui avaient tendance à partir devant sans rester à mon rythme, je faisais ce que je pouvais, j’avais beau râler, ils ne me faisaient pas trop de cadeaux. Ensuite, trail des refuges à Cauterets et pour finir fin juillet Nathalie nous a emmenées Anne (une copine de club) et moi faire une petite « reconnaissance » vers le refuge de Campana (en sens inverse bien-sûr, il faut garder l’esprit d’aventure ….) et le col de Sencours aussi en sens inverse, bref un petit périple sur 48h avec 2 nuits en refuge. Après une dure semaine de travail et 4h de conduite je n’avais pas la grande forme.
Et nous voilà en train de crapahuter toutes les 3 avec sacs sur le dos jusqu’au premier refuge, je passe la nuit sans sommeil et encore 35km laborieux le lendemain jusqu’au refuge de la Glère (quel  joli nom… ne pas y penser quand on a l’estomac barbouillé). Enfin retour à la voiture après 21km de cailloux (c’était le passage retour du 220 avec la Hourquette de Mounicot et le tas d’éboulis infernal qu’il faut traverser pour récupérer le sentier de la Hourquette d’Aubert). J’avais l’impression d’avoir déjà fait mon GRP, surtout que les filles ne m’ont pas ménagée, je n’arrivais pas à les suivre, forcément, elles sont plus jeunes et on n’a pas le même niveau, j’avoue que j’étais bien fatiguée en arrivant sur cet entrainement spécial, mais Nathalie essayait de ne pas me décourager et n’arrêtait pas de me dire que ça allait le faire, que j’allais y arriver. Le doute s’installait et les avis divergents des copains et de la famille commençaient à me miner un peu le moral. (Même la coach a fini par douter, est-ce que le gâteau était pas tros gros finalement !)
Mais la « petite graine » qu’avait semée Nathalie dans mon cerveau a été la plus forte et malgré le doute, la peur de ne pas réussir, de me blesser ou autre idée négative, je ne me suis pas dégonflée et je suis donc partie ce fameux matin du 26 Août 2017 avant l’aube avec tout le groupe du 80 Anne, Cyrille, Vincent et les presque 1400 autres trailers. Dans ma tête, l’idée germait que si ça n’allait pas, je pourrais m’arrêter dans 15km au premier ravito. Cela m’a un peu rassurée d’être plus indulgente avec moi, et arrivée au Merlans, je me sentais mieux, plus confiante même si je savais que c’était la portion la plus facile. Il y avait déjà plusieurs abandons et cela m’a surprise. Je venais de faire la connaissance en chemin de Sylvie qui montait bien et me tirait vers le haut et moi j’étais mieux en descente. Le temps me paraissait s’écouler trop lentement mais le physique et le moral tenaient bons et l’idée d’atteindre le pic du Midi m’a poussée encore à avancer. Pas à pas, étape par étape, enfin La Mongie et son grand ravitaillement. J’avais je crois presque 2 heures d’avance sur la barrière horaire.  
Je me suis bien reposée,  bien nourrie et détendue grâce aux paroles réconfortantes et encourageantes d’une bénévole. Et me voilà repartie cette fois avec Jean-Marc, (Sylvie avait pris de l’avance ) et jusqu’au refuge de Campana à la tombée de la nuit, ce trajet était bien difficile avec les pierriers. En en repartant, nous étions 3 pour braver la nuit. La fatigue se faisant sentir, rallier le Merlans a été particulièrement pénible, j’avais l’impression de ne pas avancer et il y avait beaucoup de trailers « en panne » sur le bord du chemin. 
Enfin le Merlans, et même si la suite paraissait interminable elle avait une fin libératrice : PASSER LA LIGNE D’ARRIVEE.
Merci à toutes ces belles personnes qui m’ont aidée à réaliser ce petit exploit, à commencer par ma coach sans qui je n’aurais jamais su que je pouvais faire un Ultra,  à un peu plus de 4ans de mes débuts en course à pied. Et aussi Maryline qui m’a fait réussir mon premier challenge : La Bordelaise : 8km!
Et maintenant plus de 80!!! La course à pied, les runners, les trailers : une grande famille généreuse, noble, solidaire, qui nous aide à nous surpasser et en même temps à trouver nos limites mais surtout à donner le meilleur de nous-mêmes pour nous et pour les autres.
Vous êtes FORMIDABLES, je vous AIME.

Un grand merci à mes entraineurs  et tous mes copains du club avec une pensée particulière pour Anne et Vincent, qui referont certainement ce 80 dans de meilleures conditions l’année prochaine et une pensée aussi à tous ceux que j’ai rencontrés pour des instants simples, intenses et INOUBLIABLES.


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